Nous sommes le 18 juin,
une grosse journée nous attend car on va traverser l’île de Java pour rejoindre
le Mont Bromo et qu’il nous faut 11h de minibus pour cela au départ de
Yogyakarta… en fait ce sera même 14h, ce qui nous fera arriver vers 22h !
Journée sacrifiée pour la bonne cause !
On repart le lendemain
vers 3h30 du matin pour monter en Jeep au Mont Penanjakan qui est le meilleur point
de vue pour admirer le lever de soleil sur la caldeira de 11 km qui contient le
Mont Bromo.
Il y a foule, et on
comprend vite pourquoi : le spectacle qui s’offre à nous est tout
simplement magnifique ; au fur et à mesure que le soleil se lève et que la
lumière du jour éclaire la caldeira, le paysage prend vie et semble changer à
chaque instant avec le Mont Semeru qui trône en arrière plan.
Lever de soleil sur la caldeira du Bromo (cratère) avec le mont Semeru au fond |
Le jour s'est levé (le Bromo est le cratère en bas à gauche) |
Le Mont Bromo (2329 m) est un volcan sacré pour les javanais. C’est un cratère de 800 m de diamètre et 200 m de profondeur. Nous allons à présent le voir de plus près lui qui fume toujours…
Le cratère du Bromo |
Autour du cratère |
Maintenant qu’on est lancé, on ne va pas s’arrêter là, alors on part à l’assaut du Mont Kawa Ijen (= le cratère vert, 2400 m)… à 7h de route donc en voiture Simone ! Une petite nuit sur place et on recommence.
Même si le nom ne vous dit rien, certain d’entre vous ont peut-être déjà vu ce volcan et ses porteurs de soufre médiatisés par Nicolas Hulot dans l’un de ses reportages. Pour ma part, c’était le cas et ce documentaire m’avait beaucoup marqué ; c’est donc un grand moment pour moi d’y être.
Contrairement au Bromo vu la veille, ce volcan est moins touristique car moins facilement accessible et tant mieux ! C’est le principal centre d’exploitation du soufre de toute l’Indonésie, qui est utilisé pour le raffinage de la canne à sucre.
Arrivés à l’entrée du parc, 2 jeunes porteurs nous saluent avec leurs paniers à vide et on entame une petite grimpette d’1h30 en leur compagnie. On en croise certains qui redescendent déjà et je m’essaie à la portée de leurs panier : environ 70 kg que je lève péniblement…eux le transportent sur 4 km pour le revendre une poignée de Rupiah, environ 4€, 2 fois par jour, ce qui est un bon salaire ici. On se sent un peu comme dans les mines à Potosi en Bolivie : pendant qu’on se balade, eux triment…donc on se fait tout petits et on leur laisse le passage.
Arrivés au sommet, on aperçoit des nuages de vapeurs de soufre au milieu desquels on distingue les silhouettes des porteurs qui redescendent ; en plus de porter de très lourdes charges qui leur couvrent les épaules d’abcès, ils respirent les vapeurs toxiques qui détruisent leurs poumons… Autant dire que leur espérance de vie n’est pas très élevée, même si l’on croise des porteurs qui serait déjà à l’âge de la retraite chez nous…Le travail est si pénible qu’ils ne travaillent qu’un jour sur deux. Même avec nos bonnes chaussures de randonnée, le chemin est un peu casse-gueule… eux ont des tongs ou des bottes en caoutchouc au mieux. Voilà pour la partie germinale du décor.
Les porteurs au milieu des vapeurs de soufre |
Le ramassage du soufre |
Le cratère d’abord rempli de fumée se dévoile peu à peu avec les vents qui la dissipent et laissent apparaître un lac vert émeraude de toute beauté. On aperçoit en contrebas du cratère les porteurs qui taillent les blocs de soufre qui a jaillit à l’état liquide à 120°C pour refroidir à la surface. Une fois leurs paniers remplis, ils peuvent remonter et se diriger vers la pesée de leur récolte.
Le lac vert émeraude à 120°C plein d'acide sulfurique...pas pour la baignade! |
Après la remontée du cratère, direction la pesée avec 70 kg sur les épaules |
La "récolte" de soufre |
Cédric